« Les raccords, c’est le cadet de nos soucis ! Les films sont bourrés de faux raccords, ce n’est pas ça qui compte. »
Je suis assez d’accord. Résumer le montage au travail des raccords comme c’est souvent le cas, c’est très réducteur. Finalement un raccord c’est simplement un point de « réconciliation » entre deux plans « coupés », le meilleur qui soit. On prend appui sur bien d’autres choses qu’une simple position parfaite des acteurs pour faire un bon raccord.
On est d’ailleurs nombreux à penser que les plus mauvais raccords sont ceux qui sont fait mathématiquement à partir d’un tournage à deux caméras. Oui le timing et les positions sont parfaits et pourtant la coupe est molle. Il est préférable en général de tricher un peu.
Mais récemment une expérience de montage sur un documentaire animalier m’a permis de ré-interroger la notion de raccord.
Quand on monte des animaux et des animaux seulement, qu’est-ce qui nous permet de relier deux plans entre eux si on exclu la simple continuité d’action ?
Voici quelques exemples, issus du film de Jean Baptiste Erreca produit par One Planet.
Le plus efficace et sans surprise : le raccord de regard
Il marche donc aussi à merveille avec nos amis les bêtes qui s’observent entre elles par la pure magie du montage.
Mais qui regarde-t-il ? A vous de jouer : collez-y des fourmis qui passent, des mouches qui s’affairent, un étang…
Le raccord thématique « oeil pour oeil »
Deux fois le même détail (les yeux) chez deux animaux différents. Marcherait également avec un même mouvement de tête ou une même action dans des décors et avec des animaux que rien ne rapprochent si ce n’est la composition du cadre ou les couleurs.
Le traditionnel et très utile raccord dans l’axe
On est souvent content de se rapprocher après avoir vu une scène de loin, mais l’inverse est vrai aussi. Si je regarde le plan serré d’abord, je suis contente qu’on me montre l’ensemble par la suite.
Bref, les animaux pour le montage c’est très instructif !