Après 21 jours de montage, le film sur les bijoux est terminé.
Nous l’avons pensé et travaillé comme une pièce de joaillerie : complexe, millimétrée, généreuse, mariant plusieurs matières. La pièce est là. Le petit-bijou-film est né.
C’était mon premier 26 minutes. Ce format tout à fait intéressant est aussi très exigent. Pas de place pour le superflu, pas de place pour déployer ou pour introduire. Les séquences de cinéma direct doivent être « efficaces ». Sacré défi pour la contemplative que je suis.
Comment rythmer sans perdre l’essence ? Comment assurer un contenu de qualité sans pour autant développer les séquences ?
Nous avons utilisé plusieurs techniques :
1- Monter beaucoup de of
Nous avons particulièrement découpé et travaillé le son, synthétisant le discours. Parfois deux phrases complètement tricotées et rapiécées, montées en of, suffisent à révéler un ou deux plans eux-même riches de sens, formant ainsi une mini séquence d’une minute.
2- Adopter une rigueur implacable dans le dispositif
Des règles d’écritures simples et efficaces qui ne changent pas. Une vingtaine de bijoux originaux ont été filmés en studio sur fond noir. Leur apparition dans le film obéit à une rythmique musicale précise avec un système de légende et de textes lus en of qu’on finit par attendre une fois la mécanique bien huilée.
3- Veiller à ce que le contenu offre toujours quelque chose de nouveau (pas de redites ou de doublons) et à ce que les juxtapositions de plans ou de séquences ne s’annulent pas les unes les autres.
Par exemple nous avons choisi de ne jamais montrer deux fois la même situation à l’école. Si une élève apparaît lors de son pré-jury, ce sera un autre étudiant que l’on verra lors du jury final. Si deux bijoux « disent » la même chose, on en montera qu’un seul et on en choisira un second complémentaire. Etc… Tout s’imbrique et les liens qui se créent ne sont jamais direct, ils apportent toujours un élément de plus.
4- Concernant le début et la fin du film nous avons fait les choix suivants :
– dans une pré-introduction donner les indications permettant la compréhension des lieux et des enjeux du film. Ne plus y revenir.
– pour terminer, le choix d’une coda qui ouvre le sujet avec un fort potentiel d’émotion.
Le film est très dense, très riche, nous avons fini par tout caser. Les incohérences rythmiques ont été résolues en créant de plus grandes différences de traitement entre les séquences. Certaines sont complètes, d’autres très épurées, un détour par ici, un plus long moment par là…
Pas encore de date pour la diffusion mais cela ne saurait tarder !
Le travail du métal de Juan Sebastian Galan Bello – juan-sebastian.galan-bello@etu.hesge.ch
Un bijou-peau par Clémentine Despock
Film documenataire réalisé par Elisabeth Coronel, © Abacaris Films