Le montage à l’épreuve du web

Webdocumentaires et webfictions se sont multipliés depuis ces dix dernières années, renouvelant à certains égards l’écriture audiovisuelle, et donc le montage. Mais le web induit-il davantage de libertés ou de contraintes pour le ou la monteur/euse ?

Que devient son apport dans ce nouveau champ d’expérimentations ? Quelles relations avec les concepteurs de plateformes web ? Comment penser la place du (web)spectateur ? Et au final, qui est le véritable monteur d’un projet web ?

A travers deux études de cas emblématiques (THE END, ETC. et INSITU), nous nous interrogerons avec les auteurs-réalisateurs, Laetitia Masson et Antoine Viviani, sur ce que le web apporte, modifie ou déplace dans leur manière de travailler.

Cette soirée est organisée en partenariat avec le blog documentaire : http://cinemadocumentaire.wordpress.com

Mercredi 4 décembre 2013 – 20 heures précises

Salle Jacques Demy (1er étage) • La fémis • 6, rue Francœur • Paris 18ème M° Lamarck-Caulaincourt/Jules Joffrin/Château Rouge

Capture d’écran 2013-11-27 à 21.10.17

Spectateur-monteur

Sur les (très bons) conseils du blog documentaire, je suis allé « regarder » Alma, une enfant de la violence, le dernier web-documentaire diffusé par Arte.

Le sujet est fort, bien que trop violent à mon goût. Jusqu’où peut-on aller ? Et pourquoi ?

Je dirai que la question se pose à la fois sur le fond, et sur la forme.

Ce qui m’a surprise, attirée, amusée, intéressée, c’est qu’avec la souris de l’ordinateur on peut au cours même du récit d’Alma, choisir de voir son (magnifique) visage, ou bien, un montage photographique et graphique (des dessins animés dans un style BD vont et viennent sur le montage photo). Il suffit de monter ou descendre le pointeur de la souris pour faire apparaître l’un ou l’autre type de récit : l’entretien ou la narration imagée.

Le spectateur devient pour ainsi dire « monteur » d’une partie de la forme du film. C’est alors intéressant d’analyser son propre rapport à l’interactivité. Pourquoi a-t-on envie de passer sur les images ? Qu’est-ce qu’elles apportent de plus ? Pourquoi et quand revient-on sur le visage d’Alma ? Les questions typiques que l’on se pose en salle de montage.

Pour ma part, je suis quasiment allé systématiquement sur les propositions d’images, les trouvant plutôt fortes, justes, accrochant particulièrement avec les dessins qui humanisent les propos violents. Je m’interroge donc sur la nécessité de laisser ce choix au spectateur. Outre le côté nouveau et techniquement très bien fait, est-on dans le gadget ou dans l’apport véritable d’un élément qui transforme notre perception ?

Je penche plutôt pour le gadget. Puisqu’au fond tout cela est déjà pensé et fabriqué (et heureusement !). Mais j’avoue que l’expérience m’a plu.

Alma, une enfant de la violence, un web-documentaire Miquel Dewever-Plana & Isabelle Fougère