Projection du court-métrage Travelers

Bonjour,

Je suis ravie de vous inviter à la projection du court-métrage « Travelers » de Gabrielle Culand produit par Norte pour Arte que j’ai monté en novembre.

Le film sera projeté le samedi 14 avril à Paris et sera suivi d’une grosse fête !

Pour ceux qui aimerait venir, faites moi signe ! Une occasion de se rencontrer ou de se retrouver.

Emmanuelle.

Tristesse

Ma chère, très chère, salle de montage…

Combien il m’est douloureux de te voir perdre toutes tes couleurs, toute ton ardeur, et une certaine part de ta magie. Ton antre autrefois si propice à l’élaboration, aux discussions, à la passion, s’amenuise de jour en jour. Je ne perçois quasiment plus ton souffle.

Comme il me fait chagrin de voir tes murs s’obscurcir, se salir, et réduire l’espace de réflexion à peau de chagrin.

Je n’ai que trop assisté à des visionnages ubuesques ce derniers temps.

Que fait-on en ton sein ? Peut on encore dire que l’on fait un film ? Je crains qu’on ne se trouve rassemblés là – sommes nous encore « ensemble » ?- à traiter le fruit de notre travail à tous comme un vulgaire produit.

Voilà. Un produit sur lequel chacun à son mot à dire (et à toute légitimité à le dire, à l’imposer même !), tout le monde ? Oui a peu près, mais quand même, l’auteur lui il vaut mieux qu’il « écoute ». Qu’il prenne note. Et qu’il refasse. Soumets-toi !

Mon cher réalisateur, on ne te regarde même plus pour faire « les retours » sur ton travail. Inutile tu es juste là pour écouter. Alors on parle de ton produit devant toi comme si tu n’étais pas dans la pièce, et t’ordonne « gentiment » bien sûr de respecter les consignes.

Ma chère très chère salle, tu n’es même plus le lieu de la foire d’empoigne, mais juste le lieu des résignations.

Tout le monde baisse la tête, la loi du marché, tout le monde respecte la hiérarchie dont toi mon cher auteur tu te retrouves tout en bas.

Parle-t-on encore du spectateur ? Même plus. Nous faisons tous le film pour le diffuseur, grand maître et grand manitou. Dont on agite le drapeau comme si nous étions des enfants vivant dans la peur du père fouettard.

Voilà, c’est très triste.

Et moi, je cherche encore : la résistance ? Le détachement ? L’espérance ? Le renoncement ?

Les niches et l’espace de création devient encore plus rare. Dois je encore espérer y avoir le plus possible accès ? Ou dois je constater avec effroi que le cancer artistique grandit ?