Une réalisatrice vient de me téléphoner. Son projet de film vient d’être validé par Arte et c’est moi qui vais le monter. Nous avons déjà travaillé ensemble. Je suis heureuse qu’elle me rappelle. Je suis également heureuse de cette perspective de travail, tant par la qualité de son projet que par notre lien d’amitié. C’est tellement bien quand ça se passe comme ça.
Mais il y a aussi des films sur lesquels j’ai vraiment envie de travailler, pour lesquels j’aimerai me battre et être « jugée » sur plus d’éléments qu’une simple première rencontre. Mais faute de temps, faute d’arguments ou faute de chance, le boulot me passe parfois sous le nez… mon téléphone sonne alors pour m’annoncer des nouvelles moins sympathiques.
« J’ai beaucoup aimé notre rencontre mais il a fallu choisir et ce ne sera pas vous. »
Il y a certains refus plus difficiles à encaisser que d’autres. Quand j’ai vraiment eu un coup de coeur sur un scénario par exemple, quand le projet me parle, que je sens que je pourrai apporter beaucoup. Il est difficile de dépendre d’un feu vert dont je ne maitrise finalement pas grand chose…
« Notre rencontre était passionnante, mais pour mes producteurs c’est plus facile de travailler avec quelqu’un qu’ils connaissent déjà. J’ai donc choisi une autre personne. »
Parfois, je sens lors de la première rencontre que ça ne le fera pas.
« Vous êtes trop jeune, je veux travailler avec une monteuse d’une autre génération. »
Mais une monteuse ce n’est pas comme le vin… pas besoin de prendre de l’âge pour être délicate, subtile et efficace.
Parfois je suis même surprise par les arguments avancés.
« On pense trop de la même manière, on a la même sensibilité, on est vraiment trop proches. »
Vous aimez les conflits vous ?
Aujourd’hui c’est bon ! Un beau film va se faire.
Trinquons !