26 minutes c’est (trop) court

Voici trois semaines que je travaille sur le film d’Elisabeth Coronel, un documentaire de 26 minutes sur le bijou contemporain.

Le montage avance bien. Nous avons (enfin) une structure. Si elle fût difficile à trouver, elle est maintenant très dense. 26 minutes c’est (trop) court ! pour couvrir un tel sujet. Avec ses 12 jours de tournage notre matériel de départ est abondant. Ca coupe, ça tranche, tout ce qui n’est pas dans le sujet, exit. Cette rigueur nous permet seulement d’arriver à un squelette encore beaucoup trop charnu. Le film est riche, intense, on en prends pleins la vue, mais j’ai l’impression qu’il faut encore créer des pauses pour « digérer » et faire éclore la beauté.

Nous sommes désormais face à deux problèmes : les incohérences rythmiques, et les séquences et plans exclus du film que l’on cherche à recaser à tout prix.

Commençons par les problèmes de rythme. Notre matériel est de trois nature : des séquences de vie à l’école de l’head avec les élèves bijoutiers, des séquences où l’on suit le travail d’un grand bijoutier dans son atelier et bien entendu des bijoux magnifiques avec leurs histoires et leurs secrets de fabrications.

J’ai assez vite perçu la structure du film comme une tresse. Chacun de ses trois éléments se torsadant pour former une corde épaisse et bien égale. Malheureusement on sent encore trop les accoups.

Dans les rushes Suzanne explique qu’il est important de nouer un collier de perles d’une traite. Tant bien même ferait-il deux mètres. Sinon les nœuds entre les perles risquent de ne pas être réguliers, car en fonction de son état de fatigue on sert plus ou moins les fils et le collier devient irrégulier.

Le film aujourd’hui est irrégulier. Il nous manque des jonctions, des ruptures de temps plus nettes, des contrepoints. L’assemblage est encore trop visible. Il va donc falloir re-fondre le métal, re-tailler les pierres pour faire briller les joyaux.

Notre deuxième soucis ce sont les quelques séquences ou plans exclus du film que l’on arrive pas à replacer. Certains on fait parti du montage avant d’être rejeté, d’autres n’y sont jamais entrer. On cherche, on tente, on abandonne, on se résigne, puis non et ré-essaye. Hier c’était décourageant. Aujourd’hui nous serons peut-être plus inventives.

Faire ce film sur les bijoux, c’est aussi réaliser un petit bijou-film. Une pièce unique, mêlant technicité et émotions. Il nous reste pas mal de travail.

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